Quand on observe de près le petit monde de la médiation animale, majoritairement féminin, il faut bien le dire, on se rend vite compte qu’il existe deux types d’intervenant.e.s : celles et ceux qui proviennent du monde médico-social, dont la pratique est souvent un complément ou une spécialisation dans leur métier d’origine, et celles et ceux qui opèrent une reconversion, un virage à 180° par rapport à leur profession de base. On les appellera les « reconverti.e.s ».
La médiation animale, (parfois appelée zoothérapie), est une pratique visant à rapprocher une personne vulnérable et un humain médiateur, grâce au contact d’un animal. Ainsi, les séances poursuivent des objectifs thérapeutiques, éducatifs ou pédagogiques, mais dans tous les cas visent à accompagner une personne dans sa souffrance.
C’est sur ces constats que j’ai souhaité découvrir et comprendre la démarche et le quotidien de ces personnes qui ont décidé de changer de métier et de vie, et de faire le pari de l’entrepreneuriat animalier, au service de l’humain.
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Au départ d’une reconversion en médiation animale, il y a souvent une douleur, une remise en question …
Disons un besoin de reprendre le contrôle sur sa vie, de renouer avec l’humain, et de s’épanouir dans un métier qu’on aime.
Camille est intervenante en médiation animale depuis début 2018 dans l’association « De Patte en Main » qu’elle a créée en Normandie. Cindy a fondé sa société coopérative « Piam Piam » avec son conjoint il y a moins d’un an dans les Ardennes. Leurs histoires sont bien différentes, et pourtant une chose les réunit : un burnout à la genèse d’une reconversion radicale. Tout quitter pour travailler avec les animaux, et les humains ! Voici leurs premiers pas.
[Voir l’article « Devenir intervenant.e en médiation animale : quel statut choisir ? » ]
« Je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire de ma vie »
Camille nous raconte sans détour son déclic : « J’étais libraire dans la grande distribution. C’était aussi un métier passion […] sauf que j’ai fini par faire un burnout, et c’est le moment où je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire de ma vie ». Et de continuer : « C’est ce que j’avais toujours voulu faire : de la médiation par l’animal. Ça me tient à cœur depuis toute petite, j’ai commencé l’équitation sur prescription médicale. Je sais ce que les animaux peuvent apporter au niveau de la confiance en soi et de l’ouverture aux autres ».
« Il fallait que je me sauve, dans les deux sens du terme »
Cindy, elle aussi, me raconte une pression presque asphyxiante que lui causait son ancien métier : « J’étais cadre dans un site industriel, j’avais même reprise l’entreprise familiale ». En apparence, tout lui souriait, et sa situation était confortable. Et puis… « J’ai fait un burnout. Mes formations en développement personnel m’ont fait comprendre que mon métier n’était pas pour moi. Il fallait que je me sauve, dans les deux sens du terme ».
La reconversion au service d’une reconstruction personnelle : le besoin d’aider les autres, grâce à la médiation animale.
Au début, Cindy envisageait sa reconversion dans l’art-thérapie, donc dans le milieu artistique. « Il s’agissait de revenir à l’humain, et de se reconnecter à ses sens », confie-t-elle en toute sincérité. « Et puis la médiation animale est devenue un projet dessiné petit à petit, bien muri ». Une évidence qui a donc pris son temps, et qui a pris toute sa cohérence dans un projet de couple, son mari étant lui aussi en transition pour devenir un intervenant en équicie (ou médiation équine).
« Renouer avec l’humain et les animaux »
Pour Camille, le projet était évident dès le début. Elle a donc quitté son poste et s’est rapidement formée pour acter sa reconversion en tant que professionnelle de la médiation par l’animal. « Le besoin était surtout de renouer avec l’humain et les animaux, et vers une pratique davantage en accord avec mes valeurs que le commerce ».
« Notre petite entreprise s’appelle ‘Piam
Piam’ », ajoute Cindy. « Dans le patois
local, c’est un peu l’équivalent du ‘Piano Piano’ : cela inspire la tranquillité,
le fait de prendre son temps ». Et d’ajouter « chez nous vous venez pour vous reconnecter au monde du
vivant ». En effet, un esprit de liberté et de bienveillance semble souffler dans cet endroit où chaque bénéficiaire est libre de choisir l’animal avec lequel il se sent le plus en confiance.
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Une vocation entre passion de l’animal et amour de l’humain
De toutes les personnes en réorientation professionnelle que j’ai pu croiser ou accompagner, beaucoup ont souvent été d’abord dans la peau de ces personnes que l’on appelle « vulnérables ». Un terme que j’affectionne particulièrement, car il est davantage inclusif que le terme de « personnes en situation de handicap ». En effet, j’aime à rappeler que tout le monde, à un moment de sa vie, peut avoir besoin de médiation par l’animal. Certaines personnes sentent une telle connexion avec les animaux, qu’elles ont alors besoin de l’exprimer jusque dans leur vocation. Pour certaines, c’est le contact humain qui les poussent à s’orienter vers les métiers à visée thérapeutique ou pédagogiques avec les animaux, ou par extension avec la nature, à travers une ferme pédagogique ou un centre d’accueil spécialisé par exemple.
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Près de 400 kilomètres séparent Camille, en Normandie, et Cindy, dans les Ardennes, Et pourtant toutes deux semblent être passées par les mêmes étapes dans leur reconversion : un moment de remise en question et de doute, puis l’émergence d’un projet qui leur promettait une harmonie entre leurs valeurs, leur vocation et leurs centres d’intérêts.
Vous êtes nombreuses et nombreux dans ce moment étape clé de votre vie, à vous interroger sur ce métier. Êtes-vous fait.e pour faire de la médiation animale, en aurez-vous la légitimité, et pouvez-vous vraiment vivre de cette reconversion ? Dans le prochain article, je vous raconterai comment les projets de Camille et de Cindy se sont lancés puis installés sur leur territoire. Vous découvrirez quels souvenirs ont marqué leurs premiers pas, leurs difficultés, leurs succès. Promis, si vous aussi vous envisagez de vous reconvertir dans la médiation animale, vous repartirez avec quelques précieux conseils.
Tristan FERRE
Consultant, coach et fondateur de la formation «Je lance mon projet animalier : médiation animale et fermes pédagogiques»
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Bonjour
Pouvez vous s il vous plaît me conseiller une assurance professionnelle dans ce domaine….merci
Pour respecter la déontologie de notre métier, nous ne pouvons pas citer une assurance plutôt qu’une autre, mais vous trouverez facilement cette réponse dans les différents groupe Facebook qui traitent de la médiation animale.