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L’animal médiateur avec Sophie Lamidey

PARTIE 1 : Qui êtes-vous ?

Tristan Ferré : Nom de famille : Lamidey, prénom : Sophie. Après avoir été secrétaire et bibliothécaire, vous avez été rattrapée par la passion des animaux en tant qu’animatrice poney d’abord, puis comme responsable pédagogique à la Ferme pédagogique du Piqueur dans le magnifique Domaine National de Saint-Cloud. Vous y passerez près de dix ans. À votre actif, une maîtrise en sciences de l’éducation, un brevet fédéral d’encadrement équitation handicap mental, un BPJEPS, un diplôme universitaire en relation d’aide par la médiation animale, une formation Montessori. Quand on jette un œil à votre CV, il y a vraiment de quoi en faire complexer plus d’un. Pourtant, vous restez humble, femme de terrain comme à vos débuts. La Ferme de Pontoise verra ainsi le jour en 2013. Vous et les membres de votre association « Les Z’Herbes Folles » y mettrez toute votre énergie et quel résultat ! Aujourd’hui, la Ferme de Pontoise est une institution et c’est devenu un modèle en son genre. Alors, Sophie, est-ce que cette rapide présentation vous convient ?

Sophie Lamidey : Oui, elle me convient parfaitement et je suis même plutôt un peu surprise de vous entendre finalement. Je rajouterais simplement que depuis l’âge de dix-sept ans, et jusqu’à la fin de mes études, j’ai fait de l’animation en centre de loisirs et dans des clubs enfants et que ce métier d’animatrice finalement, il a été le fil conducteur de mon parcours.

Tristan Ferré : Et si on parle justement votre métier aujourd’hui, en quoi consiste votre métier aujourd’hui et qu’est-ce que vous avez fait pour en arriver là ?

Sophie Lamidey : Mon métier aujourd’hui, je ne l’ai pas choisi. C’est-à-dire que c’est la vie qui m’a amenée là où je suis. Moi, je rêvais de faire une carrière auprès des animaux, dans les chevaux plus particulièrement, mais j’étais bonne élève et finalement en étant bonne élève, on nous dit « il est hors de question que tu t’engages dans ce métier auprès du cheval ». Donc j’ai continué mes études, je suis allée à la fac et je ne savais vraiment pas quel métier j’avais envie faire. Je suis partie en sciences de l’éducation parce que comme je l’ai dit, j’ai toujours fait de l’animation et cette relation à l’autre, ça m’a intéressée. En aucun cas, je savais qu’un jour, j’allais travailler en ferme pédagogique. Et puis, de fil en aiguille, au travers de mes études, et en continuant à monter à cheval à côté, en animant pour gagner un peu d’argent quand on travaille en centre de loisirs, je me suis intéressée au monde de l’animation et je me suis dit que c’est peut-être ce que j’allais pouvoir faire, mais je n’ai pas trouvé de travail finalement. Donc, je suis partie avec une maîtrise en sciences de l’éducation, je me suis que j’allais accompagner des personnes fragilisées et puis je n’ai pas trouvé de travail. Avec ma maîtrise, qu’est-ce que j’allais pouvoir faire ? Moi, j’adore lire. Le livre est quelque chose qui me passionne et j’ai postulé pour un poste de bibliothécaire, et je suis entrée en tant que bibliothécaire dans une école. Et finalement, en même temps que ce travail qui m’a passionnée pendant cinq ans, j’ai continué à monter à cheval et je me suis dit que j’allais retourner avec les chevaux. À chaque fois, mon parcours professionnel a été un questionnement : « j’en suis là, je travaille avec des enfants, avec des livres ». Peut-être que ce n’était pas tout à fait ce que je voulais faire. Le cheval était toujours dans ma tête, l’animal était toujours dans ma tête et puis je me suis dit « je vais me lancer » je vais passer un petit oral d’équitation. Et pendant cette double casquette de bibliothécaire, et la reprise de mes études dans le monde du cheval, une personne m’a abordée, qui m’a dit : « moi je gère une ferme pédagogique, je recherche quelqu’un pour gérer cette structure, est-ce que ça vous intéresse ? » et c’est comme ça que j’ai découvert la ferme pédagogique, par hasard. C’est vraiment elle qui s’est amenée vers moi, mais moi je ne savais pas que j’allais travailler là un jour. Et donc j’ai visité cette ferme, par curiosité, et ça a été le coup de foudre, « c’est là que je veux travailler, c’est ce que je veux faire ». Et c’est comme ça que je suis arrivée à la ferme pédagogique, c’est vraiment une question de rencontre et je pense que dans ma vie et dans la vie en général, tout est question de rencontre et voilà pourquoi je suis animatrice en ferme pédagogique aujourd’hui.

Tristan Ferré : C’est plutôt intéressant parce que ça veut dire qu’en fait vous n’avez pas vraiment choisi votre métier, mais c’est lui qui vous a choisi. Et aujourd’hui, puisque quand vous êtes arrivée dans cette première ferme pédagogique, c’était il y a quand même quelques années, qu’est ce qui fait qu’aujourd’hui vous êtes toujours motivée à faire ce métier ?

Sophie Lamidey : Mais parce que le quotidien n’est pas fait de routine tout simplement. Moi, je travaille avec de l’humain, je travaille avec l’animal, je travaille avec du vivant finalement et chaque jour est différent. Mon métier, je le connais, mon cadre est identique, mais à l’intérieur de ce cadre qui a été créé, le cadre « ferme pédagogique », chaque journée est différente et c’est ce qui m’importe finalement. Je ne m’ennuie pas un seul instant dans mon quotidien. Le lundi, je vais accompagner des personnes atteintes d’Alzheimer, le lendemain, ça va être les enfants d’une école, le surlendemain, ça va être des enfants dans le cadre d’une crèche. Donc pas une journée qui se ressemble. Et en plus mes collègues de travail, alors j’ai des collègues humains et j’ai aussi des collègues animaux et finalement eux font que le quotidien, c’est juste du bonheur chaque jour.

Tristan Ferré : Alors c’est très bien, parce que ça m’amène à la question que je voulais vous poser : vous faites un métier qui est à la fois dans l’humain et aussi dans le monde animal. Et si on vous demandait de choisir ?

Sophie Lamidey : Je choisirais l’humain sans hésitation. Pour moi l’humain, ce sont les personnes que j’accompagne, c’est ce qui fait mon métier, car j’ai choisi d’être là, d’accompagner l’humain. L’animal lui fait partie de ma vie tout simplement. Il fait partie de ma vie dans le cadre de mon travail, mais à titre personnel, j’ai un chien, j’ai eu un cheval. Depuis que je suis toute petite, les animaux ont fait parti de mon quotidien. Dans ma famille, j’ai eu des cochons-dindes, des lapins, poneys, chèvres. L’animal fait parti de ma vie et pas mon métier. Mon métier, c’est d’accompagner l’humain.

Tristan Ferré : Parfait. Est-ce que vous avez une anecdote à nous partager, justement sur votre métier, sur votre activité ?

Sophie Lamidey : Dès qu’on me demande, dès qu’on me pose cette question comme vous le faites, j’ai toujours cette expérience que j’ai vécue une fois avec un jeune enfant. C’est un enfant qui venait à la ferme dans le cadre d’un hôpital de jour. Un jeune garçon hyperactif déclaré, il venait à la ferme sur prescription médicale. Ce jeune garçon était dépassé par cette maladie, ce handicap, et il était un peu en « orbite » comme j’appelle dans la ferme, c’est-à-dire impossible de se poser, c’est très difficile pour lui d’être dans l’échange avec l’autre, etc. Il était dépassé par ça et vraiment en mal être et un jour, il a pris le poney de la ferme, il l’a pris par le cou, par l’encolure et il lui a chuchoté à l’oreille : « toi au moins tu m’aimes ». À chaque fois, c’est vraiment ça qui me revient à l’esprit, quand j’accompagne les bénéficiaires. C’est-à-dire que cet animal qui est non jugeant, il permet à l’autre, quelle que soit sa spécificité, et là pour ce jeune garçon hyperactif, d’être aimé pour ce qu’il est.

Tristan Ferré : Et ça résume bien effectivement l’amour qu’on peut avoir pour ce métier et pour ce secteur d’activité si spécifique, si spécial.

Tristan Ferré : Alors on arrive sur notre petit passage « Lectures et Poésies ». Sophie, vous avez choisi je crois un extrait d’un livre que tout le monde connaît.

Sophie Lamidey : Tout à fait, j’ai choisi Le Petit Prince. Alors, ce livre est connu de tous, mais j’espère que tous ceux qui le connaissent l’ont lu et relu parce qu’on le connaît, c’est un incontournable de la littérature. Mais, je conseille à toutes les personnes qui nous écoutent de le lire ou de le relire s’ils l’ont déjà lu parce que pour moi, c’est une bible, moi il est sur ma table de chevet, et régulièrement, je le feuillette, parce qu’il y a plein de niveaux, il y a des lectures à différents niveaux et pourquoi pas en faire une pédagogie notamment ne serait-ce qu’avec le fameux « dessine-moi un mouton. »

Tristan Ferré : Alors, est-ce vous voulez nous lire votre passage ?

Sophie Lamidey : Oui.

« C’est alors qu’apparut le renard. Bonjour, dit le renard. Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna, mais ne vit rien. Je suis là, dit la voix, sous le pommier. Qui es-tu ? Dit le petit prince. Tu es bien joli… Je suis un renard, dit le renard. Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste… Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé. Ah ! Pardon, fit le petit prince. » Mais, après réflexion, il ajouta : « Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ? Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches-tu ? Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ? Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ? Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ? C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… » Créer des liens ? Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… »

PARTIE 2 : Les Z’Herbes Folles

Tristan Ferré : Alors Sophie, revenons à nos moutons. Les Z’Herbes Folles et la Ferme de Pontoise. Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu comment le projet s’est construit et qu’est ce qui a fait qu’aujourd’hui c’est un projet à succès ?

Sophie Lamidey : Je vais juste rebondir sur le passage du Petit Prince que je vous ai lu. Je pense que tout est une question de rencontre et le fait qu’une fois qu’on se rencontre, on a créé des liens, c’est un petit peu ça le projet Les Z’Herbes Folles. À la base, nous étions des collègues de travail, des copains. On avait tous envie de défendre l’éducation et l’environnement, mais de la façon dont nous, nous nous projetions dedans finalement. On a décidé de créer Les Z’Herbes Folles pour ça. C’est-à-dire qu’on a créé cette association à part de nos projets professionnels respectifs. On s’est dit « Allez, on fait une association, on va faire de l’éducation à l’environnement comme on en a envie et peut-être qu’un jour l’optique de rêves des Z’Herbes Folles iront s’envoler quelque part ». C’est ce qui s’est passé finalement. Au début, on faisait du bénévolat le week-end entre nous. On allait là où on nous demandait d’aller. Et puis, il y a eu un appel à projets d’une commune et on s’est dit : « Allez, on répond à l’appel à projets ». C’est vrai qu’on y est allé qu’avec nos tripes, parce qu’on n’avait que ça, on n’avait pas d’argent, on n’avait pas d’expérience en tant qu’association créée depuis longtemps. Par contre, on avait cette envie de défendre un projet avec notre cœur. On s’est présentés à l’appel à projets de la Ferme Pédagogique de Pontoise, et nous avons été retenus parmi d’autres concurrents. Finalement, c’est notre projet qui a été retenu. Je pense sincèrement que ce qui a fait le succès, c’est que notre cœur qui a parlé et qui a pu faire la différence. Nous, on n’avait rien à perdre quand on s’est présentés à cet appel à projets. On a mis nos cartes blanches sur la table et je pense vraiment que c’est ce qui a payé dans le projet.

Tristan Ferré : Et un projet qui tourne et qui fonctionne depuis 2013 il me semble ?

Sophie Lamidey : L’association Les Z’Herbes Folles a été créée en 2011, et nous gérons la Ferme Pédagogique de Pontoise depuis 2013 et c’est vrai que de 0 visiteur au démarrage, puisque c’était un lieu qui est sorti de terre, c’est nous qui avons inauguré ce lieu. En 2019, nous étions à 28 000 visiteurs, donc en effet, c’est un lieu qui fonctionne plutôt très bien. 

Tristan Ferré : Et tout autant de personnes qui ont pu bénéficier de votre expertise et de votre passion autour de la médiation par l’animal, autour de la pédagogie, autour de l’accueil de scolaires, autour de l’accueil de publics des quartiers puisque vous êtes aussi dans un milieu urbain.

Sophie Lamidey : Oui, La Ferme de Pontoise, on a fait de ce lieu un espace de vie où la rencontre avec l’autre est possible. On a fait un espace inclusif également parce que chez nous, on part du principe que ce n’est pas la personne qui arrive à la ferme qui doit s’adapter à l’environnement, notre environnement est adapté, les professionnels sont formés et tout à chacun peut s’épanouir à la ferme au contact de l’animal. Et ça vraiment, c’est important. La ferme est implantée dans un quartier populaire de la ville, on a choisi par exemple de faire la gratuité le week-end pour que les habitants du quartier puissent bénéficier du lieu et que cette Ferme de Pontoise soit un petit peu leur ferme et que les animaux qui y habitent, ce soit un peu leurs animaux. Pour nous, c’est vraiment important. C’est un lieu inclusif et chacun tout à chacun peut s’épanouir dans ce lieu au contact de l’animal.

Tristan Ferré : Sophie, vous vous doutez bien que parmi les auditeurs qui nous écoutent, il y en a quand même pas mal qui se sentent inspirés et qui ont envie d’avoir le même parcours que vous. J’en rencontre aussi beaucoup au quotidien dans l’accompagnement. Quels seraient les conseils ou le conseil que vous pourriez leur donner pour mettre la première pierre à leur projet ?

Sophie Lamidey : Le premier conseil, c’est la passion. Il faut être passionné pour se lancer dans cette aventure parce que c’est une aventure qui demande énormément d’énergie, l’investissement, qu’il soit professionnel, mais aussi personnel. Vous ne comptez pas vos heures quand vous gérez une ferme pédagogique, c’est impossible. Ce projet doit d’abord vous porter, c’est très important. C’est un projet que vous ne pouvez pas mener seul, c’est impossible. Les animaux demandent à avoir une présence quotidienne, permanente. Si vous êtes seul, au bout d’un moment vous allez vous étouffer, vous allez vous fatiguer, au risque de mettre à mal votre projet. Donc, il faut être associé, que ce soit dans le cadre d’une association ou dans une entreprise, mais il ne faut pas partir dans cette aventure seul. Aussi, je pense qu’il faut s’inspirer de ce qui existe autour, de s’inspirer de ce qui marche. Aussi d’aller voir ce qui ne vous convient pas, pour à la fin créer votre propre projet. N’essayez pas de copier un projet qui fonctionne parce que ce ne sera pas vous finalement. Ce qui va fonctionner, c’est que votre projet sera à votre image et pour moi ça, c’est vraiment un conseil et vraiment une directive à suivre.

Tristan Ferré : On est bien d’accord. Et vous personnellement Sophie, quels sont vos projets à venir ? Quelles évolutions de carrière vous aimeriez vivre dans les prochaines années par exemple ?

Sophie Lamidey : Alors, mes projets, c’est toujours le monde de la ferme pédagogique qui est un monde dans lequel je me reconnais, qui me porte, dans lequel j’ai envie de m’investir. C’est vrai qu’avec l’équipe, avec l’avancée, ça fait trente ans que je fais de l’animation, ça fait vingt ans que je suis venue en ferme pédagogique, j’aimerais aujourd’hui vraiment me consacrer davantage à la formation, à accompagner les porteurs de projets en tout cas maintenant à être dans l’accompagnement plus qu’à être sur le terrain auprès des bénéficiaires.

Tristan Ferré : Le message est passé, on aura l’occasion de travailler ensemble très régulièrement dans le cadre des Entrepreneurs Animaliers, j’en suis ravi et très heureux. Sophie, si vous aviez un message à faire passer, un appel à l’action à demander à nos auditeurs, est-ce que vous avez quelque chose à leur dire ?

Sophie Lamidey : Alors moi, je fais un appel à tous ceux qui ont une ferme pédagogique, qui gèrent déjà une ferme pédagogique, une ferme d’animation. Je pense qu’on a tous ensemble une véritable réflexion à mener autour de notre statut, de cette reconnaissance, au niveau de l’État. Il faut savoir qu’aujourd’hui, on est géré par une circulaire qui date de 2001, c’est-à-dire que ça fait 19 ans que la circulaire n’a pas évolué et pourtant les fermes pédagogiques elles, elles ont évolué. On accompagne tous les publics, on a parfois des bénéficiaires qui viennent dans le cadre de prescriptions médicales et aujourd’hui, je pense que cette évolution, elle n’est pas représentée au niveau institutionnel et pour moi, l’appel à l’action, ce serait de vous dire : « on ne réfléchirait pas tous ensemble à un regroupement des fermes pédagogiques dans le cadre d’une fédération, d’une association ? » pour pouvoir mener, le terme n’est peut-être pas adapté, mais pour pouvoir défendre encore mieux ce qu’on fait au quotidien.

Tristan Ferré : On en aura peut-être par exemple l’occasion d’en discuter autour du colloque des fermes pédagogiques, la place des fermes pédagogiques dans l’éducation à l’environnement et au-delà qui sera organisée le 3 février avec vous à Pontoise, le 3 février 2021, je précise pour ceux qui nous écouteraient peut-être après cet événement.  Merci Sophie !

Sophie Lamidey : Merci beaucoup Tristan et peut-être à bientôt !

Vous pouvez écouter cette retranscription écrite du podcast des Escapades Animalières sur ce lien → → J’écoute le podcast des Escapades Animalières

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