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Bien-être animal : et si on réglait la question une bonne fois pour toute ?

Un rapport de mission gouvernemental proposant 120 mesures pour le bien-être animal ; une proposition de loi contre les animaux de cirque ; une pétition qui pourrait bien se transformer en référendum… Alors que le bien-être animal n’était qu’une affaire de quelques passionnés et militants, le sujet commence-t-il à intéresser les politiques et grandes entreprises ?

Des projets qui en disent beaucoup sur l’évolution de la société, et sur la complexité des rapports que nous entretenons avec nos compagnons.

Le rapport Dombreval : 120 propositions sur l’animal de compagnie et les équidés en fin de vie

Déposé fin Juin 2020 par le député LREM Loïc DOMBREVAL au Ministre de l’Agriculture, ce rapport fait suite à plus de 250 auditions sur six mois. Il vise à lutter contre la maltraitance envers les animaux domestiques, notamment les chevaux, chiens et chats. On ne connait pas encore le contenu exact de ce rapport. On ne sait pas non plus ce que le nouveau Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie décidera d’en faire. Ce qui est sûr c’est qu’il suscite déjà de nombreuses questions.

Parmi les principales propositions pour le bien-être animal…

  • Nomination d’un défenseur des droits des animaux, idée proposée par Robert Badinter, et d’un secrétaire d’État ou d’un délégué interministériel.
  • Création d’un portail internet national dédié à la protection animale et d’un numéro vert de la protection animale dédiée au signalement d’actes de maltraitance.
  • Création de la « Fondation pour la protection des chevaux » destinée notamment à la construction de centres de repos pour les équidés âgés, abandonnés ou maltraités.
  • Création d’un « Fonds National pour la Protection Animale », abondé par des partenaires publics et privés et destiné notamment à soutenir les actions en faveur des chiens et des chats et particulièrement les petites associations gestionnaires de refuges pour animaux abandonnés ou maltraités.
  • Attestation de connaissances minimales obligatoire pour détenir un chien ou un chat
  • Certificat de capacité pour la détention d’un équidé.
  • Interdiction de la vente de chiens et de chats en animalerie, foires et expositions, et sur les sites internet généralistes.
  • Augmentation du nombre de chiens et de chats identifiés en renforçant le pouvoir des vétérinaires et en réglementant le tarif de l’identification qui est un des obstacles à sa démocratisation.
  • Maîtrise de la population féline par la stérilisation obligatoire des chats libres et des animaux non destinés à la reproduction.
  • Réglementation des élevages professionnels et amateurs de chiens et de chats qui devront proposer des chiots et des chatons socialisés. Création d’un vice rédhibitoire sur le critère du comportement.
  • Fin de la catégorisation sur des critères morphologiques, création d’une catégorisation sur des bases comportementales.
  • Renforcement des sanctions et de la répression pour maltraitance animale : amendes forfaitaires pour défaut de soin, et la création d’un fichier national des « interdits de détenir ».

Une proposition de loi sur la maltraitance et le bien-être animal déposée par des députés de la majorité ?

vers la fin des animaux dans les cirques ?
vers la fin des animaux dans les cirques ?

On dirait bien que oui. Alors même que le rapport DOMBREVAL portant sur les animaux domestiques n’est pas encore divulgué, d’autres élus de sa même majorité annoncent le dépot d’une proposition de loi sur la maltraitance. Le texte viserait notamment à interdire la présence d’animaux sauvages dans les cirques.

Le texte prévoirait notamment d’interdire aux cirques « l’acquisition, la possession, et la détention d’animaux d’espèces sauvage » à partir de 2026. Les spectacles avec des ours et des loups seraient également immédiatement interdits.

Dans ces autres alinéas, le texte proposerait également « la fin de la souffrance animale dans les activités dites de loisir », « l’encadrement de la commercialisation et de la détention d’un animal de compagnie », le « renforcement des sanctions contre la maltraitance, la négligence et l’abandon » et des mesures « visant à mettre fin à l’élevage d’animaux utilisés pour leur fourrure ».

Une pétition sur le bien-être animal qui pourrait déboucher sur un référendum

Quand les associations militantes s’entendent avec des grands patrons et des personnalités, alors forcément, ça fait du bruit ! Xavier Niel, Marc Simoncini, Hugo Clément, Jennifer Bierna, Marie Tabarly, et Jacques-Antoine Granjon, la Fondation Brigitte Bardot, L214, One Voice, la SPA… Le cocktail peut surprendre, et pourtant tous parlent d’une même voix.

Un projet de référendum pour les animaux, en 6 mesures, qui s’attaque à l’élevage intensif en cage, à l’industrie de la fourrure, à la chasse, à l’expérimentation animale et aux spectacles mettant en scène des animaux sauvages. Les porteurs du projet espèrent peser grâce à leur pétition pour récolter 4,7 millions de signatures ET 185 soutiens de parlementaires, afin qu’un RIP (référendum d’initiative partagée) puisse être déclenché.

En conclusion…

J’ai beaucoup hésité à rédiger cet article. Faut-il tout valider sans esprit critique ? Mon avis n’est pas si intéressant après tout. C’est pour cette raison que j’ai souhaité m’en tenir aux faits et vous les relayer tels quels.

Chacun pourra se faire sa propre opinion. Rien n’est jamais parfait. Les différents projets, notamment le rapport de Loïc DOMBREVAL, entrouvrent de nombreuses zones d’ombres : qu’est-ce qu’un animal domestique si on le réglemente comme un animal sauvage ? Certaines mesures ne sont-elles pas contradictoires avec le lien évident que l’homme a avec les autres espèces vivantes ? Comment choisir qu’un animal a le droit de se reproduire, et pas un autre ?

La question de la relation homme-animal va bien au-delà de celle de la maltraitance. Il serait temps de régler une bonne fois pour toute certains sujets qui devraient pourtant relever du siècle passé (fourrure, chasse, élevage intensif…), et se concentrer sur ces relations qui sont positives entre nos espèces. Cela permettrait de régler ces amalgames qui salissent à tort des personnes qui exercent une profession avec (et non contre) des animaux. L’humain doit profondément respecter l’animal, parce qu’il est animal. Le fait de refuser de vivre à leur contact serait une fausse réponse.

Tristan FERRE
Consultant, coach et fondateur de la formation «Créer, développer et gérer une ferme pédagogique et thérapeutique»

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